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Je souhaite partager avec vous un article de Delphine Bancaud paru dans le quotidien « 20 minutes » sous le titre « Apprentissage de l’arabe à l’école: C’est forcément un atout de maîtriser cette langue »
Alors que Jean-Michel Blanquer souhaite développer l’apprentissage de cette langue dans les établissements, au lycée Henri IV, l’arabe est enseigné depuis longtemps…
- A mille lieues des clichés et des fantasmes qui courent sur l’apprentissage de l’arabe, cette langue est enseignée au sein du prestigieux lycée parisien Henri IV.
- Des élèves issus d’une trentaine de lycées viennent assister au cours et se montrent très motivés.
- Ils estiment que maîtriser cette langue, la 4e la plus parlée au monde, leur servira aussi bien dans leur vie sociale que professionnelle.
« Salam aleykoum », « kayfa halouk ? ». Ce mercredi après midi, des mots d’arabe résonnent dans les couloirs du prestigieux lycée parisien Henri IV. Constance Primus, professeure d’arabe, accueille chaleureusement des élèves de seconde et de première qui viennent assister à son cours.
Car depuis une vingtaine d’années, l’établissement propose l’enseignement de cette langue, aussi bien aux lycéens qu’aux élèves de classe préparatoire. « Cela reflète bien la volonté d’ouverture de l’établissement qui veut proposer le plus large éventail de langues possible à l’étude*. L’arabe est donc une langue parmi d’autres, qui a toute sa place chez nous », explique Martine Breyton, la proviseure. D’ailleurs, si au départ l’enseignement de l’arabe était enseigné par des contractuels, il est désormais dispensé par deux enseignants titulaires. Et à l’heure où Jean-Michel Blanquer souhaite donner du « prestige » à cette langue en en développant l’apprentissage, le lycée Henri IV pourrait servir d’exemple. « Mais pour booster l’apprentissage de cette langue en France, il faudrait créer des postes car seulement quatre ont été ouverts au Capes en 2018 et trois à l’agrégation », commente Constance Primus.
Des élèves de plusieurs lycées viennent prendre des cours ici
Et alors que l’enseignement de l’arabe a récemment donné lieu à de rumeurs et de fantasmes, au lycée Henri IV, il n’a fait l’objet d’aucun débat : « Je n’ai jamais eu de réflexion de parents d’élèves à ce sujet », indique Martine Breyton. Mieux, les cours d’arabe permettent d’ouvrir les portes de cet établissement renommé à d’autres lycéens : « Nous accueillons pour ces cours des élèves provenant d’une trentaine de lycées franciliens où l’arabe n’est pas enseigné », explique la proviseure. « Sur 100 élèves qui suivent mes cours, seulement 20 % viennent d’Henri IV », indique Constance Primus.
Ce mercredi, une dizaine d’élèves venant de tout Paris viennent d’ailleurs assister au cours de Constance Primus. A l’instar de Maïa, élève en seconde au lycée Racine. « Je fais de l’arabe depuis la 6e et même si c’est contraignant de me déplacer ici, je suis contente de pouvoir continuer mon apprentissage », explique-t-elle. Une motivation que l’on retrouve chez Aya, élève au lycée François Villon : « Je viens de Tunisie et je ne voulais pas abandonner ma langue maternelle car j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. » A coté d’elle, Fayrouz, élève de première S à Henri IV est aussi enthousiaste : « Je fais de l’arabe depuis deux ans et c’est un plaisir de découvrir un autre alphabet et une civilisation différente. »
« La sonorité des mots très belle »
D’ailleurs pendant le cours de Constance Primus, les élèves ne sont pas dissipés et restent concentrés. Il faut dire que l’enseignante sait varier les plaisirs : après avoir fait conjuguer quelques verbes aux élèves, elle leur montre un reportage vidéo avant de leur demander d’analyser les images à l’oral avec elle pendant qu’un élève écrit les réponses au tableau. « Il faut les stimuler individuellement, d’autant que leur niveau est assez hétérogène », commente-t-elle. Et la bienveillance est de mise lorsque l’un d’eux fait une erreur. Du coup, les élèves n’hésitent pas à participer. « En grammaire, il n’y a pas beaucoup d’exceptions, donc ce n’est pas si dur que ça », estime Mohamed.
Certains élèves semblent même vouer un véritable amour à la langue arabe, à l’instar de Mohamed qui trouve « la sonorité des mots très belle » ou Wassim qui loue « la richesse du vocabulaire ». Et les élèves estiment que leur maîtrise de l’arabe leur sera très utile. « Déjà quand je vais en vacances en Tunisie, cela facilite la communication. Avant je ne m’exprimais qu’avec des gestes », raconte Ylyès. « L’arabe est la quatrième langue la plus parlée dans le monde, c’est donc forcément un atout de la maîtriser », estime de son côté Mohamed. « Le fait de pratiquer l’arabe pourra nous permettre aussi d’aller travailler dans les pays riches du Moyen-Orient », poursuit Ilyès. Mais parfois, certaines personnes les obligent à justifier leur choix. « On m’a demandé plusieurs fois pourquoi j’apprenais cette langue car je n’avais pas une tête d’arabe, s’emporte Maïa. Comme si cette langue n’était intéressante que pour une communauté… ».
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Un des aspects les plus fascinants de l’arabe pour moi c’est sa morphologie et la possibilite de creer des mots a partir d’une racine. Je connais plusieurs langues dont l’anglais, le francais et l’espagnol, mais aucune de ces langues n’egale l’arabe dans ce domaine particulier.
Tout à fait Oumar Dia. La langue arabe est bel et bien une langue belle, riche et de surcroît sémantique (c’est-à-dire que la langue arabe véhicule à travers son lexique du sens dans un « monde en manque de sens », à méditer).