Pour aborder ce sujet, commençons par évoquer cette expressions italienne « traduttore, traditore » qui se traduit souvent en français ainsi : « traduire c’est trahir ». En fait, cette expression nous renseigne sur « l’intraduisibilité ». Celle-ci procède à la comparaison de réseaux terminologiques, dont la distorsion fait l’histoire et la géographie des langues et des cultures.
De ce fait, l’on peut considérer que l’ « intraduisible » n’est pas ce qu’on ne traduit pas, mais ce qu’on ne cesse pas de (ne pas) traduire. Cette caractéristique d’ « intraduisibilité » n’est, en fait, que le reflet de la différence des langues.
L’intraduisibilité de certains mots et expressions arabes peut s’expliquer d’une part par la richesse du lexique de la langue arabe qui compte des dizaine de millions de mots et termes. D’autre part, la langue arabe racontre une « facette » de l’humain en pensant le monde « autrement ».
L’arabe : une langue à plus de 12 millions de mots !
La langue arabe est une langue « étonnante » à plus d’un titre. En effet, cette langue comprend plus de douze (12) millions de mots. Oui, douze (12) millions de mots. Ce lexique représente dix fois plus le lexique de la langue française ou de l’anglais. D’ailleurs, la langue arabe peut « s’enorgueillir » de posséder un lexique aussi riche et dense.
Cette densité et richesse du lexique de la langue arabe est dûe essentiellement à la nuance et précision des situations que le lexique arabe serait en mesure de décrire. Aussi, les synonymes en arabe sont assez riches et variés. A titre d’exemple, il existe mille (1000) (oui 1000) synonymes pour décrire le nom de « chameau » et cent (100) mot pour désigner le « lion » [asad].
Des mots arabes « étonnants » qui racontent le monde « autrement »
Ces termes arabes « étonnants » ont, tout de même, le don de nous permettre d’ouvrir des portes sur mille et une histoires dont regorge la belle et riche langue arabe. En fait, l’arabe est une langue dont les racines sont sémitiques et elle est, aussi, une langue sémantique qui véhicule du sens. Cela est très intéressant car rappelons que nous visons à une époque en manque de sens et en quête de repères.
Par ailleurs, nous pourrons penser que ce qui ne peut se dire, ne peut, par conséquent, se penser. D’ailleurs, certains mots isolés de la langue arabe peuvent exprimer ce que les français peuvent dire en une phrase. D’autre part, en peut exprimer sous une dizaine voire un millier de mots arabe des réalités qui se taisent en certaines expressions en français. Cela illustre parfaitement bien la richesse, la finesse et la nuance qui caractérisent la langue arabe. Ainsi, à travers la richesse des mots arabes qui ne trouvent pas d’équivalent en français, nous sommes invités à découvrir une manière humaine de penser le monde.
À titre illustratif, si l’on se penche sur certains mots arabes qui parlent du chagrin d’amour, quoi de plus significatif et plus signifiant que la langue arabe pour décrire divers états d’âme et d’esprit qui animent les amoureux. Ainsi, le mot arabe « l’alsouhd » désigne le regard fatigué et passionné qui n’a pas son équivalent en français mais que l’on peut traduire approximativement par « l’amour-insomnie ».
Cette « intraduisibilité » de certains mots et expressions de la langue arabe vers le français (ou vers une autre langue) nous incite à une réflexion sur le rapport entre langue et culture et, plus précisément, sur la traduction comme transfert d’une langue et d’une culture à une autre.
Si vous souhaitez découvrir des mots ou des expressions intraduisibles d’autres langues étrangères, vous pouvez visitez les liens ci-dessous :
– I speak spoke spoken (anglais)
– Lucie au pays des lutins (suédois)
[…] – Le Monde des Langues (diverses langues) […]
[…] – AlMoradis (apprendre l’arabe autrement) […]
[…] – AlModaris […]
Bonjour,
Il y a longtemps j’ai entendu qu’en arabe il y avait un mot qui signifiait des gouttes de lait de chameau qui tombent sur le métal. J’ai attendu ce mot dans ton article. Mais là, je suis étonnée par la richesse de vocabulaire arabe ! Merci pour ce bel article.
😉 Merci !