Si vous voulez percevoir un bon salaire en Chine, alors mettez-vous à apprendre l’arabe !

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Chine

(NB : J’ai traduit cet article de l’arabe vers le français depuis le site: https://www.aleqt.com. L’article original porte ce titre : فِي الصينْ .. إِذَا أَرَدْتَ رَاتِباَ مُتَمَيزاَ فَتَعَلمْ اَلْعَرَبِية)

L’enseignement de la langue arabe dans les écoles en Chine remonte au début du vingtième siècle lorsque les chinois musulmans ont créé des écoles primaires et des collèges modernes et des instituts pour la formation des instituteurs lors de la guerre de 1911.

Ces écoles se chargeaient d’enseigner le mandarin et l’arabe. Certains docteurs et savants musulmans comme Mohammad Makine et Abderrahmane Nan Tchung ont été formés au sein de ces écoles. Certains prétendent que l’introduction de l’arabe en Chine est concomitante à l’arrivée de l’Islam en Asie. L’enseignement de l’arabe se faisait dans le but de pratiquer les rites religieux.

Abderrahmane Nan Tchung, qui est actuellement en retraite, est le premier qui a enseigné l’arabe dans les universités chinoises après qu’il a terminé ses études à l’université d’Al-Azhar et dès son retour en Chine en 1943. Il a publié un livre pour l’enseignement de l’arabe aux chinois. C’est le premier qui a donné des conférences en 1945 aux étudiants des universités en Chine sur l’Histoire arabo-musulmane.

Son collègue Mohammad Makine, quant à lui, a fondé la discipline de la langue arabe au sein de section des langues orientales à l’université de Pékin en 1946. Il est intéressant de savoir que l’université de Pékin est la première université chinoise qui a accueilli une telle discipline.

Après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, l’un des axes de la politique de son leader Mao Tsé Toung consistait à exporter l’idéologie maoïste vers le monde arabe et construire son influence dans le Moyen-Orient pour contrer ses adversaires idéologiques. Pékin s’est, ainsi, intéressé à fonder des instituts publics pour l’enseignement de l’arabe au sein d’un certain nombre d’universités chinoises afin de former des spécialistes en politique, en médias, en commerce, en économie, en éducation et dans les affaires militaires qui parlent et maîtrisent l’arabe et qui peuvent ainsi représenter leur pays dans le monde arabe.

En outre, Pékin a envoyé, dès l’année 1956, les étudiants chinois les plus brillants dans les universités égyptiennes afin de consolider leur acquis et connaissances en matière de langue et de culture arabes. En 1958, Pékin a pris la résolution de créer la spécialisation en langue arabe dans un certain nombre des facultés et de hauts instituts tels que la faculté des affaires étrangères, l’université de l’économie et du commerce extérieur, l’université des études étrangères à Pékin, l’institut des langues étrangères de l’armée de libération populaire de Chine, l’université des études internationales à Shanghai et l’université des langues de Pékin.

Cependant, le grand pas effectué en Chine en matière de l’enseignement de la langue arabe qui a vu sa propagation et l’engouement des chinois pour son apprentissage, est engagé après l’inauguration par le leader Deng Xiaoping des politiques de réformes politiques et des perspectives extérieures pragmatiques loin des slogans idéologiques. Il s’agit d’un pas qui perdure encore jusqu’à nos jours et il connait de plus en plus un intérêt grandissant vu l’expansion de la Chine dans le monde arabe dans les secteurs du commerce, des équipements, des investissements et des marchés militaires. En fait, dès les années 80 le gouvernement chinois a investi dans les compétences formées dans les universités chinoises dans les domaines de la langue et de la culture chinoises dans le but de consolider et fortifier les activités de la Chine en matière de diplomatie, d’économie, de commerce et dans le domaine militaire dans le monde arabe.

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Les universités et les instituts chinois ont connu, au cours des années 80, un engouement dans l’enseignement et la formation de compétences qui parlent l’arabe parmi lesquels des ministres, des ambassadeurs, des généraux de l’armée, des professeurs d’université, des chercheurs, des penseurs et savants et des hommes d’affaires. Cela répondait au but de consolider les relations de la Chine avec les pays arabes dans tous les domaines et secteurs.

Dans sa « stratégie économique » Pékin a encouragé la politique de publication de dictionnaire et d’encyclopédies utilisés en langue arabe, l’ouverture de programmes de magister et de doctorat en littéraire arabe dans les grandes universités. Des professeurs de Syrie, d’Egypte, d’Irak, de Soudan, du Yémen et de Palestine ont été invités pour donner des cours dans les universités chinoises. Des conventions de coopération académique ont été signées avec un certain nombre d’universités arabes et pour bénéficier des moyens et compétences de l’organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences, de transfert des étudiants chinois pour apprendre l’arabe dans les divers pays arabes du Moyen-Orient.

Aujourd’hui, il y a un engouement sans précédent des jeunes chercheurs chinois pour apprendre l’arabe car la maîtrise de cette langue leur garantira de trouver rapidement un emploi de traducteur au sein des grandes sociétés et entreprises qui travaillent avec le monde arabe et chez les divers médias et moyens de communication ou comme interprète qui accompagne les hommes d’affaires arabes.

Ainsi, ils peuvent prétendre percevoir un salaire allant de 1000 à 2000 dollars US ce qui équivaut au double de ce qu’un diplômé chinois spécialisé dans un domaine des sciences peut toucher. Bien entendu la durée des études de la langue arabe ainsi que la difficulté rencontrée en matière de prononciation des lettres arabes comparativement à l’anglais et l’absence d’un milieu qui aiderait les étudiants à s’entrainer quotidiennement à la discussion et à la prononciation correcte des mots arabes sont de vrais problèmes rencontrés par les apprenant(e)s chinois de l’arabe. Cependant, dans la région de Linxia qui se situe au nord-ouest de la Chine, et qui a acquis une autonomie de gestion, toutes ces difficultés ne se posent pas car cette région est peuplée de la communauté musulmane de Hezhou qui dépasse les deux millions d’habitants. A cause de l’influence de la religion musulmane sur cette communauté chinoise, les membres de celle-ci sont les plus disposés à apprendre l’arabe sans difficulté. Leur région est même devenue en Chine l’endroit qui permet d’apprendre correctement l’arabe sans prendre la peine de se déplacer dans un pays arabe.

En conclusion, l’enseignement de la langue arabe est passé de l’ « enseignement coranique » dispensé dans les mosquées à l’enseignement scolaire. Aussi, son but est passé de celui de répondre aux demandes des musulmans vers la réalisation des profits économiques et commerciaux. La preuve en est que la Chine comptait avant dix ans seulement sept universités qui enseignent l’arabe et actuellement elle en recensait trente-cinq.

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